Lui, le roi, son arc en harmonie avec le droit,
il m'en fiche une dans la fesse.
Monarque, de ta flèche adroite visant ma courbe,
tu crois m'enseigner l'art des courbettes.
Mais je te lèse et non te sers.
Je serais le plus zélé de tes sujets
si tu étais Jésus (eh! nom de Dieu!) rénové.
Mais roide en ta morgue, dominateur,
aucune de tes tours ne m'étonne.
Je joue aux dominos avec les os des morts que tu fis,
ta famille occise par tes soins.
Loin, noir souverain de la nuit, de t'être infidèle,
je ne suis traître qu'au peuple que tu coiffes,
puisque j'ai égale distance à vos deux angles de vue :
les plaines où ces roturiers conspirent,
les hauteurs où tu te constipes à leur peur.
Quand un jour rougeoiera de l'assaut des rats contre tes murs,
j'irai manger des mûres et sur ma joue coulera
le sang qu'au bois blessé le cerf répandit,
tandis que l'ami que tu m'étais,
considérant les bois du cerf traqué,
croyait y voir le signe d'un destin sur lequel depuis tu t'arques.
Le moineau emporte un royaume à son bec
de chaque brin dont il défait la forêt.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 27/05/2020
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C'est lugubre mais foutrement intéressant. Pardon pour le vilain mot. Un style d'écriture qui vous sied bien. Je note de quelques vieux apanages du langage. |
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Weedja |
Les 2 derniers vers sont simplement parfaits et couronnent un poème impeccable | |
Etienne de Mirage |
Magnifique ! Comme une énygme historique à découvrir... Que je n'ai pas trouvé malgré mes nombreuses lectures , faute de plus d'indices...si ce n'est l'ambiance d'une légende royale sur une amitié à proximité d'une forêt... Merci Georges ! |
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Yuba |
Fort et intense! Mais qui est donc ce roi qui envoie des flèches dans l'arrière-train d'un ami? Si je le croise, celui-là, je cherche dare-dare un abri! J'y voie également comme une critique sociale... mais peut-être me trompé-je! Et j'aime beaucoup la chute où le moineau, sans aucun bruit et menant son train de son côté, défait ce royaume par brindilles qu'il emporte en son bec. Merci pour ce partage où il y a beaucoup à réfléchir, avec mon amitié à vous :) |
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Matriochka |
Je vous remercie Étienne, Weedja, Assia, Matriochka, pour vos lignes si sympathiques. Aucun roi n'a été blessé pendant le tournage de ce poème lol ! Tout rapprochement avec un roi réel ou une situation parallèle ne seraient pas pertinent. Quoique, être révolté contre un roi est vieux comme le monde, car qui élit un roi ?... Bon samedi à vous ! | |
jacou |