C'était une planète à des années-lumière,
De la nôtre, perdue, que l'on nommait la Terre.
Là-bas on y trouvait d'étranges créatures,
Semblables aux humains, mais privées de denture.
C'était le peuple élu à l'allure divine,
Qui massacrait tous ceux qui avaient des canines.
Des hordes d'édentés, des loups, craignant leurs crocs,
Poursuivaient, sans répit, les petits louveteaux.
Dans les rues, on lisait sur des panneaux immenses :
« Il faut scier les dents, les cornes, les défenses ».
Ils n'osaient plus sortir, Ysengrin avait peur,
Perdre ses canines, pour un loup, quel malheur!
Les meutes se terraient et devenaient muettes,
Aux mâles égarés, on leur tranchait la tête.
Les petits écoliers, visitaient les musées,
Les vieux objets bannis y étaient exposés :
Des brosses à dents aux longs poils durs et jaunis
Côtoyaient l'impudeur des dentiers défraîchis.
Le destin terrassa le roi des édentés,
Un beau jour, caressant ses charmantes menottes,
Il vit dans la bouche de son joli bébé,
En silence, pousser une blanche quenotte.
Virgile.
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Fantastique/Sf
Publié le 03/07/2020
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Fantastique récit ! Le temps est au mutations perlées... Merci et bravo Virgile ! |
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Yuba |
Une fable qui décrit les descendants des "sans-dents" imposant une dictature mortelle. Bravo ! C'est une allusion bien sentie à la lutte des places. | |
jacou |