Elle vendait des sushis,
Dans un bar de Tokyo,
Cheveux noirs et yeux gris,
Elle s'appelait Mako.

J'aurais bien voulu voir,
Ses petits seins-noisettes,
Je vivais dans l'espoir,
Elle, dans ses assiettes.

Je mangeais chaque jour,
Ce que je n'aimais pas,
Comment parler d'amour,
En lisant des mangas.

Son mari, un sumo,
Surnommé brise-fer,
Dans son grand kimono,
Me toisait de travers.

Pourtant un jour elle mit,
Dans mon plat qui fumait,
Bien caché sous le riz,
Un mot en japonais.

Voilà ce qu'il disait :
愛しています
私のベッドは空です
月曜日 *

Mais je n'ai rien compris
Et j'ai quitté Tokyo,
Tout à fait ahuri,
Jurant de manger bio.

* je t'aime
mon lit est vide
lundi.

Virgile.