J'avais eu l'idée folle d'aller passer mes vacances en Islande.
Il a plu, il a plu, il a plus !
Et puis ce brouillard qui nous faisait marcher dans l'à-peu-près.
Un après-midi, le car nous avait amenés dans un village paumé au nom imprononçable.
C'est à ce moment-là que j'ai tenté le diable : m'éloigner des autres touristes pour explorer la contrée : je m'étais pris pour Christophe Colomb arrivant près du continent américain.
Et je me suis perdu !
J'ai longtemps erré dans la mélasse humide.
Et la nuit qui arrivait à grands pas.
Au bout de quelques heures je fus sauvé par des policiers islandais qui me prirent pour un terroriste irakien, vu que j'avais la peau bronzée par le beau soleil de Saint-Tropez, mon lieu de résidence.
Finalement ils comprirent leur erreur, mais je fus requalifié en psychotique grave.
Pourquoi ? Parce-que je n'avais pas su leur dire d'où je venais.
Ils m'envoyèrent par avion à Reykjavik, la capitale.
Là, ils trouvèrent un psychiatre qui parlait le français.
Et je crus alors à un miracle.
Hélas, le psy me demanda lui-aussi d'où je venais.
Il me regardait d'un air bizarre et devant ma tentative avortée de citer le nom du village touristique que j'avais quitté, il prit son téléphone et appela la police (je crois).
Je ne compris pas ce qu'il disait car il parlait en islandais, mais dans le flot de paroles mystérieuses je saisis un mot : Alzheimer.
Il croyait que j'avais la maladie d'Alzheimer parce-que j'avais oublié le nom du village.
Mais je vais vous le dire maintenant, le nom de ce village : Kirkjubæjarklaustur*.
Alors vous pensez vraiment que j'ai la maladie d'Alzheimer ?
*Ce village, de 120 habitants, est situé dans le Sud, au pied de hautes falaises érodées. Kirkju signifie l'église. Baer est une ferme et Klaustur se traduit par cloître. Il s'agit donc du cloître de la ferme de l'église car au XIIe siècle, il y avait un couvent de bénédictines avec une ferme et une église.
Kirkjubaejarklaustur est le seul point de ravitaillement entre Vik et Hofn qui offre une station service, un supermarché, une cabine téléphonique, une banque et un bureau de poste. Il est situé à proximité de la faille Eldgja, des cratères du Laki et du parc national de Skaftafell. Il constitue donc une halte obligatoire pour les touristes.
Virgile.
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Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Evasion
Publié le 06/09/2020
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Une mésaventure que vous racontez avec tellement de talent et le choix des mots, que Alzheimer, cette maladie qui dépossède des mots, ne peut être évoquée. Mais c'est plutôt la chaîne d'incompréhensions que vous avez vécues qui est affolante, pourtant l'Islande est une si petite communauté de moins de 400 000 âmes... Je pensais ces Scandinaves plus ouverts et accueillants, et c'est sans doute eux, leur collectivité, qu'il faudrait psychiatriser lol... La vie est de faire face à cela, et d'en tirer des expériences salutaires. Afin de ne pas être pris dans la spirale où tout se reproduit, incessamment. Votre écrit exerce une mise à distance, c'est très utile et intéressant, pour vous comme pour nous. Merci et bon dimanche ! |
jacou  |
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Virgile quel talent de plume, j'aimerais tant lire un recueil de toutes vos petites histoires. Vous savez planter un contexte, partager de l'évasion, et toujours rebondir dans la chute, avec un retournement grandiose. De plus vos textes amènent toujours une réflexion en moi, je vous dis donc bravo et vous remercie de ce nouveau favori. Bon dimanche Virgile |
creature  |
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Jolie histoire rocambolesque qui m'a fait sourire. Merci |
| philomène |
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Bonsoir, Si la Poésie nous permet de Voyager par les Mots et d'aller Visiter si Occase se présente , là, votre Plume sait aisément dissuader d'aller se perdre en une telle Contrée .. Bravo pour votre Histoire .. Lys.. |
| Lys-Clea |
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Toute une histoire que ce voyage! Ça fait sourire, même si le sujet en soi n'est pas rigolo |
| fee-de-ble |
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verigouda je partais inengland avec les profs et les élèves un collègue avait la peau noire pas noir noir mais ... je lui did je parie que tu vas être le seul contrôlé, on est en 74, pas manque le flic lui demande ses papiers, je pouffe, le flic me mire et me demande les miens qui étaient dans la poche de Avi par précaution alors s'ensuivit une cascade de coups de fil laissant seuls les élèves, deux filles de 13 ans en profitent pour enfourcher les motos de deux cocos en cuir recherche poursuite le lendemain thomas me monte sur ses épaules pour la relève de la garde dans la nuit il eut une ptose de l'intestin il fallut rentrer à Paris où sa femme marinette nous attendait pour emmener thomas à l'hosto il avait voyagé sur le ventre of course et inventé je ne sais quoi pour expliquer son effort mais sa maîtresse habituelle était là donc je m'en tirai honorablement sir . et je n'invente rien l'irréalité dépense l'affliction ! |
| justine |
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