Chaque nuit, noir vêtue, dans son patio austère,
Assise et immobile, une automate en deuil,
Que voyais-tu au loin par ce rugueux hiver,
Etaient-ce ces vieux trains sombres comme un cercueil ?
Quel fantôme amoureux initiait la sirène
Qui, plaintive, appelait les voyageurs en peine,
Ces ombres condamnées à traîner sur le quai
Dans l'espoir d'un départ à jamais ajourné.
Leurs visages brumeux n'étaient-ils qu'illusion
De souvenirs figés d'une ancienne passion
Quand, jeune, tu charmais, les cheveux en bouquet,
Ces serpents sauvages et ces tigres sacrés?
Maintenant, tu scrutes sous les lointains portiques,
Deux corps entrelacés, pétrifiés par la lave
Qu'expulsent, endiablés, ces amours volcaniques
Qui défient le temps et finissent esclaves
De leurs désirs brûlant comme une étoile errante
Dans l'obscur infini que ta mémoire hante.
A Paul Delvaux, ce magicien des mystères nocturnes!
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Si beau .."Les cheveux en bouquet" j'adore et se soulèvent mille parfums Mille aventures. .. Merci Banniange :) |
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MARIE L. |
Ce surréalisme a donné chez toi de beaux fruits, car l'aile songeuse de cette comète a déposé de son édredon de nuages deux passants reconnaissables parmi tous les autres : Magritte et ce Delvaux, grands aventuriers des rencontres impossibles de l'imaginaire et du réel. Bravo Banniange ! Un favori, parce que le surréaliste m'a enseigné la valeur de l'amour et du hasard précieux qui y conduit ! (J'ajoute que je me relance dans la lecture de René Girard, un livre rassemblant ses ouvrages et thèmes essentiels). Bonne journée ! | |
jacou |
Merci Marie de votre lecture et commentaire, à vous lire! | |
Banniange |
Voici jacou bien bronzé ! Un effet du covid? ça te va bien! Je suis retourné visiter le merveilleux musée de Delvaux à St Idesbald, c'est toujours aussi envoûtant! Merci de l'apprécier tout autant. |
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Banniange |