Crépuscule naissant, Les bateaux rentrent au port,
Coques craquantes, fort de leur aventure au long cours,
Bottes et cirés, les hommes retrouvent leur refuge,
Le temps que la mer les rappelle de son effluve.

Noirceur des rues, les candélabres s'allument,
Blessures secrètes, sur leurs cœurs envieux,
De n'être pas plus proche, après quelques adieux,
De celles qui font, ce qu'ils sont eux.

Visages burinés, entre passion et vœux pieux,
Destins hasardeux, dans les mains de quelques dieux
Priant qu'aucune vague, engloutisse leur travail miséricordieux,
Déjà quelques larmes, envahissent la nuit de leurs yeux.

Dur labeur, tant de peine pour si peu,
Évasion dans les vagues, terrain de jeu montagneux,
L'épreuve d'un bateau qui dérive dans la tempête,
L'horizon se dessine vers une terre incomplète.