(Pour Lys-Clea qui tant m'éclaire, et pour Matriochka qui fait joie de poétiser, à vous qui m'inspiriez pour ce poème un peu retravaillé, merci !)
[Et à Yolande Moreau, femme Incarnat d'une Rose Séraphine)
Secrets cueillis aux vers d'un surcroît de vie brève
Je veux trouver en vous la vérité du rêve
Et que survienne en moi l'émoi d'un vol fervent
Qui me disperse en cet espace ouvert des vents !
J'effeuille une fleur frêle où la folie s'enfièvre
Je la crois un secret d'enchanteresse aux lèvres
Que son calice soit bu jusqu'à la lie dernière
Où coule à son envie le fleuve sans ornière…
Mais l'or dénié aux soirs des crépuscules mauves
À l'heure où le lion aspire au repos des fauves
Dans l'agonie du jour où ma douleur s'avive...
D'un cri de mourant je me lève à un « Qui vive ? »
L'œuvre abreuvera de ses effluves en fleurs
À s'énivrer l'œil qui boit l'univers et pleure
Naïvement convié au bouquet de senteurs
Confiant cadeau de dieux aux peintres en langueurs
Séraphine obscure aux floralies de lumière
À Senlis l'esthète a musée dans ta chaumière !
Et Cheval ramassant tes cailloux et galets
Ta carrière était de bâtir un beau palais !
Vous, dont l'art brutal a dispersé nos mensonges
Extases pareilles aux mystiques qui songent
Aviez sens du sacré dans le temple des corps
Sauves vos folies voilant nos furieux décors !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Arts
Publié le 13/09/2021
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Encore un bel hommage pour cette artiste Merci Jacou |
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Edelphe |
Savoir que mon poème sur Séraphine de Senlis a pu participer à t'inspirer celui-ci m'est un honneur et un vif plaisir, mon cher Georges! Et de ton poème je fais un de mes favoris du jour. D'autant que par tes mots, tu arrives à restituer ce qui se dissimule dans la peinture de cette artiste exceptionnelle, et ce que sa vie totalement tournée vers son art peut nous enseigner. Yolande Moreau a su incarner ce rôle avec le justesse qu'il fallait pour exprimer la sensibilité que Séraphine cachait sous ses dehors un peu rudes, taiseux, presque bourrus. Tu mentionnes en ton poème le Palais Idéal du Facteur Cheval (qui se situe d'ailleurs assez près de là où j'habite), et le parallèle que tu établis entre cette construction et l'oeuvre de Séraphine me paraît tout à fait pertinent. Je pense que tous deux créaient pour l'art, pour sa dimension intérieure, ce qu'il nous apporte et qui ne se dit pas mais se ressent, et non pas pour forcément que leur oeuvre soit remarquée du monde. J'ai également beaucoup aimé "Le fleuve Amour", où tu exprimes d'une manière intense et intimiste à la fois cette nostalgie mélancolique des amours vécues dont reste un souvenir ému qui ne s'efface pas. Grand merci pour ces partages issus de la haute qualité d'expression de ta plume. Avec mon amitié toute vive pour toi :) |
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Matriochka |
Bonsoir Jacou, FAVORI !! Je me mets à Genoux devant Ton Poème et celui de Matriochka .. :):) Et au Vu des Pommes de la Toile, croquons tes Vers qui magnifient cet Artiste sensationnelle .. On ne peut être indifférent à sa Peinture, à sa Création venue des Anges, à cette belle " Architecture " de Feuilles, de Couleurs .. Sans oublier le Talent de cette Comédienne hors Pair .. Merci de ce Partage qui ravit Regard et Lecture !! Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
Mille mercis à vous Edelphe, Matriochka et Claire pour vos témoignages qui sont également pour Séraphine des preuves d'affection poétique. Les artistes ont notre respect pour ce qu'ils apportent dans nos cœurs, où leurs lumières nous éclairent mieux que la science et la technique sur ce que nous sommes : êtres craignant d'anciennes cavernes et aspirant à voler dans le ciel, tel je le sens dans mes rêves les meilleurs où je m'élève libre et...me réveille déçu ha ha ! Et nous aimons ce qui nous dépasse, toujours, en quoi nous sommes admirables tous, et vraiment modestes à la fin de tout ! |
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jacou |