Venez dans ma tête, pays des noires merveilles,
Où les étoiles se fânent, où les lumières s'éteignent,
Où le ciel est de neige et la lune est de sang.
Un monde où la folie règne sur la misère
Et sème des fleurs sêchées dans des contrées stériles.
Venez dans ma tête où l'enfance est dorée,
Où court une douce fillette dans les champs de l'été,
Après les papillons, les rêves, les souvenirs.
La blonde enfance aux yeux rieurs,
En robe bleue et ruban rose.
Venez dans ma tête, triste et sombre prison
D'un garçon maladif, apeuré et fiévreux.
Enfermé dans le noir, il tremble face aux ombres
Qui lascèrent et déchirent ses fines veines bleues.
Insomniaque rêveur ne voulant que la paix.
Venez dans ma tête, cité des rêves brisés,
Où l'arc-en-ciel s'échoue et éclate en étoiles,
Scintillantes, cristallines, comme les lumière des fées.
Nostalgie et espoir se fissurent, et sublimes,
Font voler en éclats mes songes abandonnés.
Venez dans ma tête, royaume de l'orgueil,
Des vanités baroques, du luxe empoisonné,
Où crânes et fantômes côtoient un Roi maudit
Festoyant sur des tombes. Là où un noir Orphée
D'une lyre désenchantée tente d'accorder le spleen.
Venez dans ma tête qui s'effrite et s'effondre,
Engloutie par le vide, le gouffre et le néant,
Rongée par l'abîme, plongée dans les abysses
Noires et impénétrables des masques et de la scène,
Triste ruine où j'affiche mes beaux sourires factices.
Venez dans ma tête, plage blanche et pure.
Quand le soleil se meurt dans le ciel orangé,
Les vieux châteaux de sables de l'enfance oubliée,
Emportés par les vagues et détruits par les vents,
Prennent la teinte rouge de l'azur écarlate.
Venez dans ma tête, vous y verrez mon âme,
Vide et fragile coquille errodée par les larmes,
Marquée de cicatrices, de plaies encore sanglantes,
Vénérant un éclair scintillant et rougi,
Et glissant sur la pente de la démence mystique.
Venez dans ma tête où court un lapin blanc,
Où l'horloge s'affole, où le temps se détraque.
Surtout soyez à l'heure, ne manquez pas le thé !
Suivez le lapin blanc, et alors vous verrez
Un monde imaginaire, brillant et merveilleux.
Venez dans ma tête, le soleil y est d'ombres,
Timides et frileux, ses maigres rayons tentent
En vain d'éclairer la terre grise et poudreuse.
C'est là que sur une stèle s'étiole ma poésie,
Effeuillant tristement quelques vers malhabiles.
Venez dans ma tête, à l'abri des regards.
Derrière le paravent des rires et de la joie,
Sous le masque souriant de la confiance paisible,
Vous trouverez une tombe aux parois lisses et nues,
Profonde comme l'abysse et remplie de mes larmes.
Venez dans ma tête, vous y mourrez tranquilles.
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très jolie très touchant , mignon pour le lapin blanc , triste pour une tombe lisse et remplie de larmes | |
angelique |
j'ai adoré ton poème mon cher jeune poète préférant au dela de tout , comme angélique, les cinq vers du lapin blanc bravo pour les vieux châteaux de sable en voie de disparition quel ex enfant n'en serait pas touché;;; bisous jeune gars , si habité de poésie,,, |
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flipote |
Il fait si noir dans le noir il fait si chien dans la nuit, ça vous colle aux dents, la suie, ça désespère l'espoir. *** ... belle poésie que la tienne, à relire sans compter. 3d |
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passeur de mots |
tu t'es surpassé^^ ah! et bon séjour à Rome, espérons qu'il mettra un peu de soleil dans ta tête^^ | |
Rydia |
Waaaa, c'est si noir, mais si beau... Rydia a raison, tu t'es surpassé. Bravo! | |
Louis de Stekelenburg |
j'y vois clair dans ta tête, une dualité entre espoir et désespoir avec une balance qui hésite tantôt à gauche, tantôt à droite. beaucoup de sensibilité, ce qui fait de toi un vrai poète avec de beaux textes qui s'accomplissent de mieux en mieux | |
philomène |
Quel monde intime d'une ténébreuse beauté ! Une fièvre dans l'écriture ensorcelante |
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Aigue marine |
mh... très représentatif. Vide, tristesse et désarroi guident tes pas, à la recherche d'un bonheur durable, je l'espère. C'est beau et touchant bien que le texte soit très sombre, une lumière se dessine au bout du couloir? en tout cas, bravo! très réussi! |
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Eileen |
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