Où vont tes pensées
Loin de notre rivage
Que voient tes yeux perdus
Derrière ces grillages ?
Je voudrais être sur les pages
De ta vie, de cette tour infernale,
Qui m'a privée de toi
De cet amour qui ne veut pas de moi
Et qui a fait de moi une aliénée mentale.
Toi, moi et ton autisme
Passeport vers le mutisme
Jamais invitée dans ce pays troublé
Envahie par cette déficience
Ce monde de bruit et à la fois de silence.
Je voudrais être dans ta tête
Pour repousser ce spectre
Ce retard qui brûle mon être
Relever ce corps qui s'entête.
Sortir de cet enfermement
Et de ce renoncement
Au pays de l'Autisme sur Asperger
Tu es un prince du vent et des tempêtes,
Du printemps à l'hiver,
Tout s'éclaire dans ta tête.
Ton regard me fuit
Le mien te suit
Ma vie c'est toi et encore toi
Plus le temps pour moi,
Je te porte à bout de bras
A te regarder t'étourdir dans tes draps
Des nuits à te chuchoter des mots d'amour
A attendre le jour !
De la haine parfois contre ce destin
Le tien mais aussi le mien
Peur de ne plus trouver le chemin
Où qu'au bout, il n'y ait rien
J'attends ton retour d'ailleurs
Pour une vie meilleure.
Je garde cet infime espoir
Qu'un jour enfin, tu pourras me voir.
Marie-France
Écrit par Marie-France
Tout ce qui ne tue pas rend plus fort
Catégorie : Triste
Publié le 08/04/2011
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Un magnifique écrit douloureux et émouvant ! Je connais cette maladie " de l'autiste Asperger, ces enfants qui vivent près de nous mais pourtant si loin...Dans leur monde ! amicalement Louann |
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louann |
Des frissons j'ai eu à cette lecture. | |
Iloa |
Poème très émouvant ! | |
angelique |
il est des cris d'amour nimbés de tristesse qui déchirent la poésie dans sa limpidité et la magnifient par une douleur exprimée par des mots qui touchent, ce merveilleux texte m'a troublé, bonne soirée poétesse. | |
ulysse |
Merci beaucoup à tous ! | |
Marie-France |
Hé oui, étrange monde... il n'y a pas que le regard, mon fils refuse souvent de me parler au téléphone. Mais ce n'est pas grave, je suis fait pour le comprendre. C'est plus qu'un poème, presque une leçon, merci Marie-France pour ce texte touchant. Ils nous aiment, à leur manière. |
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Dulac |
Oui, je me souviens d'un enfant particulièrement difficile, sa mère pensait que de son amour, il n'y avait aucun retour,quant à moi, à force de l'observer, j'étais rendue compte qu'il suivait du regard la voiture de sa maman jusqu'à ce qu'elle diparaisse au bout de la rue et seulement quand sa maman avait démarré, il courait le long de la cour d'école come sur un quai de gare, c'était bien plus qu'un rituel ou de ses angoisses habituelles, c'était de l'attachement ! | |
Marie-France |
Ronan quand je partais regardait les roues de la voiture. Je sais pas ce que ça signifiait pour lui. Je suppose que pour lui ça voulait dire que la voiture fonctionnait bien et qu'elle pourra me ramener. | |
Dulac |
Il y a des aspergers qui ont écrit des livres et témoigné de leurs difficultés à communiquer, cette difficulté que les autres décellent et qui leur font défaut, pour exprimer, ils le font autrement et il faut saisir ces instants. Ce Ronan à l'air d'avoir de la suite dans les idées ! | |
Marie-France |
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