Au ponant l'horizon se terre,
Le soleil a perdu son sang,
Il devient triste grabataire
Ses obsèques sont sans encens.

L'ombre monte, envahit la terre,
La lune nous fait un clin d'œil
Mais mon cœur inquiet s'atterre
Quand le jour descend au cercueil.

C'est alors que monte la brume
Bannissant les couleurs du jour,
Mon âme s'emplit d'amertume
Sous le halo de l'abat-jour.

Et l'esprit devient taciturne
C'est le temps de la réflexion,
La lune ressemble à saturne
Réclamant ma génuflexion.

Au levant, la nuit escamote
La dorure et ses rayons
En transformant l'ombre en hôte
Qui revêt ses tristes hayons.

Phébus s'enfuit de l'hémisphère
Et moi j'abhorre cet instant,
C'est l'aurore que je préfère
Car elle donne plus de temps.

Mais le monde poursuit sa ronde
Nous soumettant à volonté,
Surtout lorsque la terre gronde
Nous montrant sa réalité :

Nous sommes bien des minuscules
Qui nous croyons des supérieurs
Peignant nos noms en majuscules
Comme de mauvais parieurs.

Capricorne, le 08/11/23.