BOLERO
Un jour, n'ayant pas pu, DIEU seul en sait la cause
De mon frigo ouvrir la porte protégeant
Un cubi de vin rouge qu'à corps non défendant
J'usais ad libitum pour contrer l'andropause
J'entrepris, fort marri, de porter au piano
Cette mélancolie vraie tunique d'esthète
Perclus dans le divin pour, singeant Philoctète
Bien toucher d'un orteil, rétif, le Boléro.
Certes RAVEL n'est pas dans cette serinette
Un monstre de solfège tout en sachant garder
Ce petit quant-à-soi pouvant exhéréder
Ces m'as-tu-vu béats, fumant de la moquette
Puisque du tabouret vrai trône d'éthylique
Face à un ut majeur et sans martyriser
Je pus déterminer grâce à l'arithmétique
Que j'avais dix orteils, fallait les maitriser !
La tache étant ardue et le frigo rebelle
Mes pieds en rien rompus à dompter ce déduit
Avec ivoires clairs et dièses en cascatelle
J'allais abandonner lorsque, je fus séduit
Par une ritournelle jouée par des phalanges
De poignets débutants voulant illusionner
J'assujettis prudent en positions étranges
Talons, frôlant l'ébène et, j'allais jouer
Lorsque la gravité maitresse implacable
Fâchée des extensions données à mon aloi
Me fit, du tabouret chuter en désarroi
Sur le tapis persan, ivrogne imperturbable
Je scandais fa# sol# la# do# do#, fa# sol# la# ré# ....!
Sic transit gloriæ Mundi.
°°°
°
CS
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Écrit par CharlesSABATIER
Branleur MONDAIN.
Catégorie : Arts
Publié le 08/11/2019
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Ha ha je rigole, belle tranche de vie mi-artistique mi-pochtron ! J'espère que la musique a vaincu finalement, dissipant l'ivresse, ce dont je ne doute pas, parce qu'elle est l'ivresse suprême ! Merci pour vos beaux vers, où Jarry, Cros, Laforgue passent en sourdine dans leurs fantaisies fin de siècle, à ma lecture tout au moins... |
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