Ton bateau ivre se noie aux alcooliques anonymes
Ce pendant que la vie fourvoie pendant que tu gerbes tes rimes
Tu cales , sèche, seul sur la grêve
T' attends la brève, l' ultime dépêche
Qui annoncera ton suicide
Tu as pris chair puis t' as pris cher
Payé comptant tout en contant
Sans plus même croire au désespoir
Fleurette à quelques amourettes
T' as pas gagné au concours de circonstances
Ton lit mité, ta vie ratée, tes pauvres stances, tu les balances , plein d ' arrogance, les sème aux vents d'la suffisance, comme un beurre rance, un beaume d' errance posé sur ton coeur en souffrance
Tu as pris chair puis t' as pris cher
Payé comptant tout en contant
Sous le comptoir tes séries noires
Aux belles de jour sur le retour
Au jeu d'la roulette ukrainienne, barillet plein de ton dédain, tu feints la faim, t' attends la fin, du monde t' as fermé les persiennes
Tu meures envie de fuire la nuit qui t' enveloppe comme un linceul parmi les étoiles fuyantes et les comètes délirantes, tu te sens seul
Tu as pris chair puis t' as pris cher
Payé comptant tout en contant
tes mornes histoires, brèves de trottoir
Aux belles de nuit mortes d' ennui
Sur le retour ou à rebours comme les tables tourne l 'aiguille
Ne plus te piquer au fuseau, horaire et horreur en trousseau
Au bois dormant , te faire la belle comme une anguille , une hirondelle
Tu as pris chair puis t' as pris cher
Payé comptant tout en contant
aux illusoires, la dérisoire
Comédie qu' on appelle la vie.
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