J'ai pas l'talent, j'ai pas le temps,
Je n'sais que faire, de cette horloge,
Qui me regarde du haut d'ses branches,
Dont la plus grande, dépasse la mioche,

J'aurais voulu, savoir écrire,
Tirer Verlaine, de mon cerveau,
Car il existe, c'est ça le pire,
De se savoir alors petit mome,

Je fais dans la guinguette, l'accordéon,
Car le baloche, c'est dans mes gènes,
Et bien sans gène, j'sors du blouson,
Un texte qui n'tiendra pas l'dégel,

Je fais l'docteur, le polisson,
Car de la dame, j'aime la vertu,
J'n'en ai aucune, j'suis un fripon,
Mais je le sais, c'est ma nature,

J'aurais voulu arrêter de boire,
Mais sans le verre, j'sais pas écrire,
Je ne sors plus, le sam'di soir,
Si ce n'est alors que pour lire.

Je suis charmeur, autant qu'je peux,
Dans des quartiers, où j'ai grandi,
Sur les pavés de mon humeur,
Bien le vrai Moi, autant en rire,

Je sais pas dire, je sais pas faire,
J'ai qu'le talent pour raconter,
Mes aventures sont ma misère,
Car le béret ne veut sauter,

Derrière l'piano, sur le comptoir,
C'est bien ma belle, qu'envoie les verres,
J'écris les miens, j'vous les soudoie,
J'sais bien qu'au moins, elle, elle les aime.