Il est de ces chansons aux senteurs frémissantes
De paille et de soleil des longs après-midis
Que les étés du sud pleins d'ailes bourdonnantes
Couchent dans la chaleur des talus assoupis.

Il est de ces chansons que les brumes d'automne
Déposent sur le seuil d'un village fané
Où l'arbre sur la place et la cloche qui sonne
Sont un adieu de plus, un volet refermé.

Il est de ces chansons où la feuille nouvelle
A bien plus de vigueur que l'odeur du goudron,
Où le béton des rues, saluant l'hirondelle,
Devient rêve et ciel bleu, poète et vagabond.

Il est de ces chansons qu'après minuit l'on traîne
Avec soi comme un blues devenu lancinant,
De ces chansons d'amour que la guitare emmène
S'abandonner au cuir fatigué d'un divan.

Il est de ces chansons qui continuent la route,
Qui touchent des lointains limpides et profonds,
Croisant la liberté, la lumière et le doute,
Faisant de nous, parfois, des cueilleurs d'horizons.

Il est de ces chansons comme nées de l'aurore
Qui défieront l'oubli, qui ne peuvent mourir,
Qui dans plus de mille ans se glisseront encore
Aux plis secrets du cœur, au détour d'un soupir.

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Note : Un poème inspiré par l'ensemble du répertoire
de Francis Cabrel, qui m'accompagne depuis l'enfance