Ô énergie qui nous circonscrit
dans l'espace dévolu au poème,
aucune force ne nous en éloigne, dans ce moment béni des cygnes
qui abordent paisiblement les rivages.

De tous côtés ils viennent, pour ne pas les effrayer
la rivière du poème se cambre,
et les mots s'engouffrent à l'intérieur,
les mots que nous soufflent ces étrangetés venues des nuées
qui portent de leur présence le verbe de l'affirmation.

Nous ne craignons pas leurs becs,
inoffensifs puisque nous sommes dans la toile de notre intériorité.
Eux, la liaison avec l'espace du Dedans,
comme dans un rayon de lumière extatique,
nourrissent à profusion la rivière.