Macaroni, roi de France et de Navarre:

- Quoi? Vous avez osé me défier, félon!
Mirez une dernière fois l'horizon
Mon glaive s'en va vous transpercer, maraud !
Je jetterai votre corps sanglant dans l'eau

Vous êtes venus ci-haut dans mon château
Prétendant y mettre et feu et chaos
Piètre destrier je m'en vais vous occire
D'une main ferme que votre sang attire!

Qu'attendiez vous en cavalant vers moi
Une rédition vous faisant nouveau roi?
Votre prétention prouve votre bassesse
Cessons de parler, il faut que cela cesse.

Méluche, duc de Provence:

- Votre pouvoir arbitraire est une insulte
Au peuple souverain grouillant de tumulte!
Je suis venu à vous afin de vous chasser
Du pouvoir sans mandat que vous usurpez !

Vous avez votre épée, j'ai la liberté
Votre sang coulera pour l'égalité
Que vous refusez aux nobles citoyens
Qui n'acceptent plus leur funeste destin

Venez donc, autocrate sans foi ni loi
Votre règne malfaisant va au trépas
Vous êtes cerné par la démocratie
Dont vous vous abreuverez jusqu'à la lie.

Macaroni, roi de France et de Navarre :

- L'État? C'est moi! Souvent j'ai sauvé la France
À la tête de mon Conseil de Défense
Vous ne m'intimidez-pas! Je suis un guide
Qui rayonne d'en haut sur vos yeux livides!

Pareil à Jupiter dans la Grèce antique
Je domine sans fin mes sujets mutiques
Vous êtes un provocateur enfiévré
Soit! Votre terrible insolence vous paierez.

Gardes! Foncez sur cette foule de fous
Ne ménagez vos efforts, tranchez leurs cous
Leur sang impur d'agitateurs doit couler
Je m'occupe d'embrocher leur chef valet.

Méluche, duc de Provence

- Vous êtes Jupiter? Je suis Promethée !
Derrière moi gronde la libre assemblée
Pour vous ravir le feu que vous confisquez
Et brûler vos idoles d'un temps passé

Votre infâme joug doit se taire à jamais
Que vaut-donc ma vie s'il n'y a liberté ?
Je suis prêt à mourir pour ce beau principe
Hérité des Lumières, je vous l'indique.

Aux armes citoyens! Brûlons ce palais!
Symbole des outrances du roitelet
Qui montre sans honte sa vaine arrogance
Devant le tourbillon qui gagne la France!

(...)