Le désert de l'absence est, tel le Sahara, envahissant
Je sens ma soif de toi, le lointain de ton corps, au long du jour
Je n'entends plus ton rire enjoué qui faisait pulser mon sang
Et, dans la nuit, mourant, je pense à toi, j'ai froid en mon séjour.
De lettres en mélodies, je vis aux crochets d'infinis soupirs
Dans le couloir de la solitude où ton nom résonne à outrance
Maintes fois l'absence fut le chant de nos plus beaux souvenirs
Le coeur épris, je t'écris et j'attends ton retour avec impatience.
La légende dit que les amants se revoient en Paradis
Mais notre vie, elle est ici, tissée des moments les plus tendres
Je vis ton absence en drame, désolé, comme une maladie
Dont tu es le remède et le baume que je me dois d'attendre.
C'est à chaque inspiration que mon souffle s'amenuise
Je suis seule, l'âme en peine dans les méandres du vide absolu
Loin de toi, de nos mots animés, c'est l'absence qui s'éternise
Mais je continue de fredonner le vent de l'amour et ses vertus.
Mon coeur n'en peut plus de battre en perdant ses heureuses minutes
Dis, reviens-moi plus forte, il te faudra réanimer mon âme
J'erre en silence où, ne sachant qui je sers, je suis sans but
Car je love l'absence qui m'incendie dans de sourdes flammes.
Dans mes rêves, le temps dissémine les notes d'espérance
Que je retranscris sur le papier à musique de nos vies éloignées
D'une plume de l'ange de la fidélité, j'apprivoise ton absence
Fondante sous l'ardeur de nos espoirs et désirs conjugués.
Nous nous verrons un jour, nous nous sommes promis l'instant d'aimer
Désormais échangeant journellement notre correspondance
Il n'est plus de vacance, et la souffrance d'amour nous promet
De beaux jours à venir où bannir nos deux mutuelles absences...
Suane & Jacou
Hooverphonic après Massive Attack pour une "Unfinished Sympathy" oh oui ! :
https://youtu.be/amFBqcl-SRs
N. B. : ce poème a été écrit et posté ici en 2018 avec la poétesse Suane. Je le republie aujourd'hui en souvenir et témoignage d'elle, sans son accord. Qu'il me soit pardonné d'agir à ma guise. Bonne lecture !
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Entre le réel et le paradis, il est une voie où tout est possible, où tout se revit, où le miel peut devenir amer et inversement: la pensée, le souvenir, la conscience. C'est le lien ténu entre ce qui n'existe plus et ce qui n'est pas encore. Ce lien tisse une magnifique poésie qui peut s'élancer dans la trame du temps, là où l'amour s'épanouit toujours. |
eliosir ![]() |
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Merci beaucoup Eliosir. Des commentaires touchent à ce point de réconfort qu'ils demandent le silence en reconnaissant qui est sage par une expérience de vie accomplie. L'amour ne meurt jamais véritablement, selon moi, il se transforme en autre chose, en bonheur d'accalmie, en "miel amer" même à la limite que je goûterais encore et toujours jusqu'au dernier moment. |
jacou ![]() |
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Ce duo semble écrit d'une seule plume... Même s'il parle d'absence, d'éloignement, la complicité est bien Présente ! C'est magnifique !!! |
Lucyline ![]() |
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Un poème où l'absence de la personne aimée s'écrit en lettres de souffrance, donnant à ressentir la cruauté de ce manque qui taraude le coeur et le laisse vide d'élan vital. J'aime l'idée, exprimée à la fin, que le lien subsiste malgré tout par la correspondance et que des jours viendront où l'instant venu d'aimer balaiera cette absence, certitude qui peut justement aider à supporter le manque de l'autre. Je n'ai pas l'honneur de connaître Suane (étant arrivée sur Icetea en octobre 2019), mais vos deux plumes assemblées ont un vrai pouvoir d'émotion poétique. En plus, la chanson "Unfinished Sympathy" renforce cette émotion. J'ai également beaucoup aimé "Passagers compagnons", dont j'ai fait un favori, car la lecture de tes vers est pour moi un retour dans le métro parisien et en particulier sur la ligne 13 qui me vit pour des allers-retours quotidiens (depuis Asnières-Genevilliers) pendant ma période parisienne. Ce poème me permet de mieux appréhender quelle est ta fonction à la RATP, et je suis heureuse pour toi qu'il ait été publié dans votre revue interne. J'aime la façon dont, par ta plume, la vie s'invite sur les quais, dans les couloirs et les tunnels du métro. Merci beaucoup, mon cher Georges, pour ces partages portés par la grande qualité d'expression de ta plume. Avec ma vive amitié pour toi :) |
Matriochka ![]() |
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Bonsoir Jacou, Fort bien de faire remonter ce Duo magnifique .. L'Emotion des Strophes, des Vers donnent un Frisson tout comme cette Voix qui nous enveloppe .. L'Absence a un Parfum particulier, nous entrons dans les Fêlures de l'Ame, et une Confiance s'échappe sur la Fin du Texte .. Magnifique !!!!!!!!!! Séquence Emotion réussie !! Cela te sied, Ami ! Amitié* LyS .. |
Lys-Clea ![]() |
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Lucyline, je te remercie énormément ! Tes mots vont m'aider à accepter que le passé soit du passé, car s'il y avait une seule plume et cette complicité que tu as ressentie, qui seule pouvait entraîner cette écriture, alors je dois me l'incorporer, elle est partie constitutive d'un moi de ma vie, et si je la porte dans moi c'est pour toujours quand même, tant que je pense à son absence si précieuse car elle devient un idéal et rejoint les légendes, la "légende personnelle" dont elle était si friande d'apprendre auprès d'un maître de sagesse ce qui la définissait en tant qu'elle-même ! Elle fut ce cadeau que nous recevons de loin en loin dans une vie, et qui éclaire (car elle et la lumière !) et qui est bonheur pour toujours... |
jacou ![]() |
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Matriochka, merci beaucoup. Je ne correspond plus avec Suane qui est absente d'Icetea, en fait. Le poème sur la fin laissait à penser que c'était le cas il est vrai, mais il est tel qu'à l'époque où il fût écrit, en le republiant je ne touchais à rien bien entendu, donc excuse-moi de t'induire à penser à une suite possible et à un retour de l'absente. Mais le manque de l'autre est aussi la véritable malédiction d'ici-bas sans le religieux, cette catastrophe que le romantisme a exposé dans des romans tels que "Les Hauts de Hurlevents/Wuthering Heights", et que le grand poète Friedrich Hölderlin, perdant la raison au moment même où mourait la femme qu'il aimait, Suzette Gontard mariée et mère, illustra lui le percepteur de son enfant et son amant sans ressources et lui le plus grand poète de ce temps qui était pourtant plutôt un classique par ses références poétiques à la Grèce antique ou sa recherche de la mesure des choses auprès d'un Empédocle dont il fit un drame théâtral, et un jeune philosophe qui inspira dit-on son ami le jeune Friedrich Hegel... Mais, aussi, l'Amour lie malgré la vie les vies d'impossibles rencontres, comme d'un percepteur poète inconnu et d'une femme de banquier, ou des frère et sœur des "Hauts de Hurlevents", et le romantisme fût un moment de l'histoire culturelle qui voulut rendre témoignage de ceci qui est de tous les temps. Le romantisme est incontournable et immortel pour moi, pour cela (en plus d'avoir engendré sûrement la veine symboliste et le surréalisme dans les siècles suivants). |
jacou ![]() |
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Claire, si la séquence émotion est réussie, si ce texte te touche, alors je suis heureux de l'avoir fait remonter d'un passé de bonheur dans mon bonheur du présent que je partage ainsi avec toi, si généreuse amie ! Et tu connais la chanson, c'est pour moi la plus émotive en ce moment de mon existence, et je la voulais ici pour illustration du pouvoir insoupçonnable d'émouvoir que possède toute femme, quand elle pense et parle et chante et crie et pleure et fait de sa cadence de vie la danse du monde et accrédite ma vie dans son univers ! Amitié. "Lys, et l'un de vous tous pour l'ingénuité !" ("L'Après-midi d'un faune" de Stéphane Mallarmé) |
jacou ![]() |
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