Un cimetière empli de stèles impavides
Plus loin, à l'ombre de grands cyprès frémissants
De fiers hommes debout sous le ciel bleu livide
Recueillis en silence après les flots de sang
Le mur des fusillés a de la consistance
Le peuple révolté n'a pas toujours raison
On le lui fait comprendre à coups de crosse en transes
Et puis en bout de chaîne est la mort à foison
Partenaires mortels dansant la même danse
Mais dont les regards n'ont pas même destinée
Peuple et gouvernement sont des chiens de faïence
Malheur à qui oublie l'obéissance innée !
Sont nées de leurs terreaux les masses ouvrières
Puis les employés ont peuplé tous les bureaux
Se laisser gouverner est une étrange affaire
Parfois paisible stance ou lors coups de marteaux !
N'obéissez qu'à vos consciences très certaines
Pesez le poids des faits dans des yeux courroucés
N'admettez de collet qu'aux heures incertaines
Délivrez-vous en vite, ah ! Ces chaînes, assez !
(en lisant "L'Invention de Paris" d'Éric Hazan)
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Écrit par jacou
Vivre en Poésie.
Catégorie : Politologie
Publié le 09/04/2020
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| Voilà un poème vigoureux et engagé jacou ! Comme à l'accoutumée vous maniez tellement bien le verbe, et le sens... De la bien belle oeuvre. | |
Alphaesia ![]() |
| "Se laisser gouverner est une étrange affaire" Mais possède t-on vraiment le choix lorsque nous n'avons que la solution d'être sous les ordres pour bénéficier du salaire qui tombe à la fin du mois... Ce livre me semble excellent ...merci et bravo Georges pour la découverte du livre et pour les idées pertinentes qu'il t'a inspiré ! |
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Yuba ![]() |
| Très bon poème que j'ai aimé lire ! Merci ! | |
Quai 21 ![]() |
| Une évocation puissante, et qui fait frémir, de ces "Murs des fusillés" où furent réduits à néant ceux qui osèrent se révolter contre la classe dirigeante, contre le pouvoir en place et contre des conditions indignes. Votre poème me fait repenser à l'époque de la Commune de Paris, des révoltes qui ont émaillé le 19ème siècle aussi, où le pouvoir n'hésitait pas à envoyer l'armée tirer à balles réelles sur les contestataires pour les faire taire. Merci beaucoup pour cette lecture très enrichissante, avec toute mon amitié :) |
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Matriochka ![]() |
| Olivier, Assia, Quai, Matriochka, je remercie vos sensibilités parentes qui vous ont fait apprécier ce rappel des révoltes populaires passées. Ce mur des fusillés condense en lui le "Mur des Fédérés" de la Commune de Paris de 1870, et, moins connues, les grandes fusillades de Juin 1848 à Paris lorsque les Républicains se divisèrent (ce dont Napoléon III s'empressa de profiter en Décembre 1848), et aussi la révolte des Canuts de Lyon, ouvriers-tisserands soulevés dans leurs quartiers, violemment réprimés, en 1832... Bon week-end à vous, et vivez confinés, amis ! :) |
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jacou ![]() |

