Dans les tombeaux, où je me resouds à l'ouvrage
Creuse ! Oh ma muse, pour ton amour du mensonge
Prie mon salut et tourne toutes les pages
Du néant d'ennui où nos coeurs plongent.

Quand mon coeur corrompu suit lentement la piste,
La solitude j'acceuille, chère amie tourmentée
Charge mon existence de concerts bien tristes
Et efface les dessins de nos charmes ignorés.

Des larmes où nos yeux dansent le regard vide
Songeons à l'avenir de nos époques mises à nue
Le pied dans la tombe j'implore , teint livide
Ce passé qui souffre tant , d'amours ingenues.

Oh ma muse, mon passé de rues souillées
Nous avons cheminé ensembles, camarades fidèles,
Terrains vagues, tombeaux vides nous envoient enchantés
Enfourcherons-nous la mort à deux jambes ? En scelle !

Vous me voyez navrée de pleurer ainsi en silence.
N'avions-nous pas convenu de partager nos repas ?
Et nos ennemis pied dans la tombe nous enterrent, innocence
D'un bonheur qui accepte nos pardons mais ne nous rejoint pas.

Alors que ma solitude m'accompagne, ma seule amie
J'ai peur ! Mon dieu ! j'ai peur de l'inconnu.
L'attelage d'un monde qui porte nos repentirs
En mon corps meurtri pose son âme imbue.