A Diogène, à Toi, à Nous,

Surtout ne t'entête pas à vouloir des vers beaux.
Seulement des feuilles d'arbres déposées entre mes mains,
A lire, comme si j'avais su tes paroles d'argot,
Briser les tabous, d'hier, d'aujourd'hui, demain.

Qu'éclate l'enclos de tes éclats, là, en grande gueule !
Une feuille fraîche, pour tes jours trop lourds en solitude
Parce que tu es jeune, grossier, devant ces bégueules
Qui font la fine mouche ; chacun son inquiétude...

Une feuille vert sombre sur un ciel trop pâle, tu zozotes,
Un piercing sur la langue dans un silence qui flotte
Sur nos incompréhensions de toutes les époques.

On a bu du pinard et penche la tour de Pise !
Une feuille de sycomore que l'amitié ne brise,
Qu'éclate l'enclos d éclats, là, en rire réciproque.

Zenobie d'Ève