Deux en un, c'est peu... Mais, quand tu le vois venir
A la terrasse du café, plein de soupirs...
Tu te lèves d'un pas léger pour mieux l'éviter.
Lui, rumine lentement ses vieux cours envolés
Et déblatère sur ce pauvre monde d'ignorance
Qu'il juge entrain de s'embourber à outrance !
Un bon vieux palmier l'aide à se gratter le dos
Pendant qu'il boit ses deux cafés et son verre d'eau.
Il épluche la presse en soulignant les articles
Qu'il condamne d'erreurs manifestes, coquilles, bernicles !
S'époumone-t-il à lancer aux touristes navrés.
Il envisage alors une guerre, lui désœuvré
Qui toujours et en tout lieu su se planquer.
Il se fiche pas mal des étudiants efflanqués
Ou repus... Loin des amphithéâtres il se pose
Jouant d'un charme désuet, cherche dame, se propose
A seulement nettoyer quelques toiles d'araignées !
Côté sentiments, il ne peut que dédaigner.
Ses succès se font rares et sa barbe blanche
Sera soigneusement peignée tous les dimanches
Pendant ses heures de longue solitude, abreuvé
de fiel et de savoir dans sa bulle pas crevée !
Ce misogyne arpente les rues de son quartier.
Deux en un, c'est peu. Décourageant tout entier.

Zénobie d'Ève